Le puits canadienappelé aussi le puits provençal est un système géothermique de surface. Il permet une ventilation naturelle du bâtiment en utilisant l’inertie thermique du sol, plus fraîche que l’air ambiant l’été, plus chaude que l’air extérieur l’hiver.
Le principe est simple : faire circuler l’air puisé à l’extérieur dans des tuyaux enterrés dans le sol en maintenant un flux constant grâce à un ventilateur.
Plus les tuyaux sont profonds et plus on se rapproche d’une température constante de 10°C. En règle générale, on place les tuyaux à 2 mètres de profondeur, ce qui représente une température d’environ 15°C l’été et de 5°C l’hiver.
Le puits canadien est aussi appelé puits provençal
- Dans les régions méditerranéennes ou littorales, l’hiver, les températures sont souvent clémentes. Le puits canadien n’aura donc pas top lieu d’être si ce n’est de diminuer la consommation de chauffage. Par contre l’été, il sera plutôt puits provençal, en rafraîchissant l’air entrant dans la maison.
- Dans les régions continentales, l’hiver, les variations de températures étant extrêmes, le puits canadien est donc une nécessité. Couplé à une VMC double flux, il n’en sera encore que plus efficace. L’été il jouera son rôle de rafraîchissement.
Les précautions d’installation
Les seules précautions à prendre sont dans la qualité de l’installation :- Installer une bonne prise d’air à 1 m ou 1,20 m du sol loin des sources de pollution est primordial pour éviter les désagréments (pluie, poussières, gaz d’échappement, rejets de fumée).
- Faire que cette prise d’air possède un chapeau de protection pour la pluie, une grille pour empêcher les rongeurs et les insectes de pénétrer, un filtre pour endiguer la poussière et la saleté. Le filtre devra être nettoyé ou changé 3 à 4 fois par an.
- Veiller à ce que les tuyaux soient choisis avec soin. Plutôt des canalisations de 160 à 200 mm en polypropylène que PVC, le polypropylène possède une conductivité 7 fois supérieure au PVC. Mais aussi en polyéthylène ou en terre cuite.
- Veiller à ce que les canalisations soient lisses à l’intérieur pour éviter le dépôt de saleté et cannelées à l’extérieur pour augmenter la surface d’échange.
- Installer les canalisations avec au minimum 2% de pente dans le sens du passage de l’air pour l’évacuation des condensats.
- Positionner un siphon ou un regard à l’entrée du circuit dans la maison, pour gérer l’humidité, principalement l’été où l’air chaud en refroidissant peut condenser.
Des matériaux de qualité assurent un bon puits canadien
La solution de l’installation hybride
Si un puits canadien peut fonctionner avec un simple ventilateur, genre petite VMC simple flux, l’installation d’une VMC double flux peut être un plus dans le fonctionnement.La VMC double flux va prélever de l’air plus chaud l’hiver ou plus frais l’été grâce au puits canadien, ce qui va diminuer ses échanges avec l’air vicié ressortant. De plus vous allez réduire l’inconfort de l’intersaison où il peut arriver que l’air entrant soit plus chaud que l’air ambiant.
Dans le cadre d’une mini-maison avec un chauffage poêle à bois convectif, investir dans cette solution permet de répartir la chaleur du poêle dans toute l’habitation tout en maintenant un air globalement sain. Les économies que vous allez faire justifient l’investissement.
Pour conclure, je dirais que le puits canadien est indispensable dans les régions très froides et en tant que puits provençal dans les régions méditerranéennes ou dans les DOM. Il apporte une meilleure efficacité qu’une simple VMC double flux qui prélève l’air directement à l’extérieur et est plus « écologique », sa consommation électrique pouvant être dérisoire.
Pour les puristes, vous pouvez très bien envisager une entrée d’air du puits canadien contrôlée par une girouette dans les régions assez ventées. Le vent va faire alors office de ventilateur pour faire circuler l’air vers la maison.
Couplés ensembles, les systèmes deviennent encore plus performant, mais il y aura toujours la consommation électrique de la VMC double flux. On a rien sans rien !