On s’attarde rarement sur sa climatisation. Si l’on a trop chaud, on appuie sur le bouton orné du flocon de neige sans même y penser. Ceux qui ont une climatisation automatique ajustent éventuellement le réglage de température. Quant à ceux qui ont choisir de rouler dans une ancienne ou une « low-cost », la question ne se pose généralement pas : ils n’ont pas de clim’ ! Reste que s’il apporte un confort indéniable, l’air conditionné présente un gros inconvénient : il est très énergivore. La seule solution ? Rendre la clim’ intelligente, la gérer au mieux afin de réduire les émissions de CO2 et la consommation !
Ceux qui ont récemment vendu ou acheté un bien immobilier le savent : les maisons et appartements doivent désormais faire l’objet d’un Diagnostic de performance énergétique (DPE), afin de leur attribuer une note d’efficacité en termes d’isolation et de gaspillage d’énergie, de A pour les meilleurs à G pour les pires. Si l’on devait se livrer au même genre de diagnostic sur nos voitures, il y a fort à parier que la plupart se retrouveraient affublées de la plus mauvaise note ! En effet, les constructeurs comme les conducteurs se sont longtemps moqués de l’efficacité énergétique de leur habitacle. En hiver, les calories générées par le moteur fournit de la chaleur en quantité largement suffisante, tandis qu’en été les plus chanceux disposent d’une clim’ ! Que demandait le peuple ? Pas grand-chose de plus !
Il n’en va pas de même aujourd’hui : la chasse au CO2 fait rage, et les constructeurs traquent les moindres déperditions d’énergie. Pas question donc de tolérer un système de chauffage/climatisation aussi vorace que les vieux radiateurs « grille-pain » (connecteurs) installés par millions dans nos maisons au temps de l’énergie abondante et bon marché. L’heure est donc à repenser la climatisation !
Depuis quelques années déjà, les climatisations sont gérées de façon intelligente. Déjà, sur ma modeste voiture personnelle (une BMW Série 3 qui va bientôt fêter ses douze ans), le compresseur se débraye de temps à autres afin de soulager le moteur et réduire la consommation. Aujourd’hui, les équipementiers fournissent des systèmes à cylindrée variable qui permettent d’adapter le débit de liquide frigorigène aux besoins réels d’air frais. Mais cela ne va pas s’arrêter là !
L’approche des concepteurs était jusqu’alors très quantitative : il faut importer telle quantité d’air frais à telle température pour efficacement refroidir l’habitacle. Elle va devenir plus qualitative, en se focalisant sur les sensations thermiques ressenties par les occupants du véhicule. Les études montrent en effet que si l’on concentre le chauffage ou la climatisation sur des zones corporelles bien précises (les mains et le visage en particulier), il est possible d’obtenir une bien meilleure efficacité énergétique sans altérer l’impression de confort.
L’une des toutes premières autos à profiter de cette nouvelle approche est la Lexus GS 450h hybride. Sur ce modèle, où les émissions de CO2 sont une priorité absolue, le groupe Toyota a adopté un système de climatisation « intelligent ». Celui-ci est ainsi capable de détecter les places inoccupées, et de fermer les ouïes de ventilation correspondantes afin de se concentrer sur les passagers réellement présents à bord. En outre, cette clim’ décidément futée est capable de gérer deux flux d’air indépendants lors de forts ensoleillements : l’un, froid, vient lécher le pare-brise afin de briser l’effet des rayons infrarouges, l’autre, plus chaud, vient caresser les pieds des occupants. Jusqu’alors, seules les Rolls-Royce permettaient ainsi un réglage séparé haut/bas.