Les critères thermiques | 
Température d'évaporation la plus haute possible.
La température d'évaporation est naturellement  dictée par la nécessité de maintenir dans l'espace à réfrigérer une  température définie en fonction du type de denrée à conservation.  Néanmoins, l'option de "coller" le plus haut possible à cette  température nécessite de choisir des systèmes de régulation adéquats  pour piloter la plupart des équipements du circuit frigorifique.  
Le maintien d'une température "haute" ou "haute  pression" dans l'évaporateur, quelle que soit la charge frigorifique au  niveau de l'évaporateur, influence :
- le choix du détendeur et de sa régulation par rapport à la surchauffe;
 - le choix de la régulation du compresseur.
 
 Régulation de la surchauffe et du débit du compresseur.
Température de condensation la plus basse possible.
La température de condensation dépend en grande  partie de la température de l'air pour un condenseur à air et de la  température de l'eau pour un condenseur à eau. Néanmoins, l'option de  "coller" le plus bas possible à cette température nécessite de choisir  des systèmes de régulation adéquats pour piloter la plupart des  équipements du circuit frigorifique.  
Le maintien d'une température "basse" ou "basse  pression" au condenseur, quelle que soit la charge frigorifique et les  conditions externes d'échange, influence : 
- le choix du détendeur et de sa régulation par rapport à la différence de pression à laquelle il est soumis;
 - le choix du condenseur et de sa régulation;
 - le choix de la régulation du compresseur.
 
Régulation de la surchauffe et du débit du compresseur et de la pression de condensation.
Les critères de choix énergétique | 
Le  coût du placement des installations frigorifiques commerciales est  important et les compresseurs en représentent une part importante. Pour  cette raison, sur le plan énergétique, il est nécessaire d'établir des  critères de sélection. En réalité ils sont peu nombreux et les seuls à  émerger vraiment sont :
- le coefficient de performance énergétique EER (Energy efficiency Ratio) ou couramment appelé COPfroid;
 - le taux de compression HP/BP;
 - le rendement volumétrique.
 
Le coefficient de performance COP
Tous les compresseurs ne présentent pas une performance égale. Cette performance peut être mesurée via le COP de la machine frigorifique dans laquelle ils seront insérés.  
Contrairement au domaine de la climatisation, en froid commercial, la détermination d'un EER ou COPfroid global et annuel d'une machine frigorifique n'est pas évidente à  évaluer. La plupart des grandes marques adoptent très peu les protocoles  d'établissement de performance énergétique des standards comme 
 EUROVENT et 
 ARI (Air-conditioning and Refrigeration Institute). 
Par contre, les fabricants de compresseurs  renseignent de manière précise sur leur site des valeurs de EER ou  permettent l'utilisation de leur logiciel de dimensionnement et de  sélection en fonction de différents paramètres tels que :
- la température d'évaporation;
 - la température de condensation;
 - le type de fluide frigorigène envisagé;
 - la valeur de sous-refroidissement
 - la valeur de surchauffe;
 - ....
 
Pour  un même compresseur sélectionné, la variation des valeurs des  paramètres de sélection influence de manière différente la valeur du  COP.
Prévoir dès le départ la mesure du COP de l'installation : Pour  la bonne gestion future d'une grosse installation, on peut imaginer de  placer un compteur d'énergie sur l'eau glycolée d'un circuit  caloporteur et un compteur électrique sur le compresseur (coût de  l'ordre de 5 000 Euros). Il sera alors possible d'imposer un COP moyen  annuel minimum à la société de maintenance... en laissant celle-ci se  débrouiller pour y arriver. Un remboursement de la différence peut être  prévu comme pénalité en cas de non-respect.  | 
Le taux de compression HP/BP
Le taux de compression HP/BP d'un compresseur, comme  son nom l'indique, est le rapport de la pression absolue de refoulement  par celle d'aspiration. C'est une caractéristique principalement :
- intrinsèque aux compresseurs à vis et scroll (caractéristiques géométriques et mécaniques du compresseur);
 - extrinsèque aux compresseurs à piston.
 
Mais  comme toute machine au sens large du terme, la choisir hors de son  contexte ne rime à rien. Les conditions de pression au niveau du  condenseur pour la haute pression et de l'évaporateur pour la basse  pression. 
Le taux de compression influence les performances  énergétiques du compresseur en influençant le rendement volumique de la  machine.  
Pour rappel, les conditions de pression et de température sont dictées au niveau :
- du condenseur (haute pression) par les conditions externes de refroidissement (la température de l'air externe pour un condenseur à air par exemple);
 - de l'évaporateur (basse pression) par la charge frigorifique à refroidir à une certaine température (et donc à une certaine pression).
 
Les compresseurs à vis et scroll
Pour les compresseurs à vis comme pour les  compresseurs scroll, le risque est de sélectionner un compresseur dont  le taux de compression est trop élevé : le compresseur travaillera "pour  rien" puisque le fluide frigorigène sera trop comprimé puis se détendra  au travers de l'orifice de refoulement jusqu'à atteindre la pression de  condensation.  
La pression de condensation est liée au régime de  fonctionnement du condenseur de l'installation. Il importe que la  pression interne de refoulement soit la plus proche possible de la  pression de condensation.  
Le concepteur choisira un "rapport de volume  interne" (cela correspond au taux de compression, mais exprimé sous  forme d'un rapport entre les volumes à l'entrée et à la sortie du  compresseur) approprié au cas d'utilisation et pour lequel le  compresseur exige la plus faible puissance d'entraînement possible.  
Pour les cas où les conditions de pression de  fonctionnement varient fortement, on a mis au point le compresseur à vis  à rapport de volume interne variable. Le taux de compression s'adapte  automatiquement au rapport de pression utile en fonction des paramètres  de température de condensation et de température d'évaporation. 
Cette technique optimalise le rendement énergétique tant à pleine charge, qu'à charge partielle. 
On peut atteindre sans problème des taux de  compression importants sans trop dégrader les performances du  compresseur. Des taux de compression importants sont obtenus grâce à  l'huile qui réduit l'échauffement des gaz comprimés.  
Les compresseurs à pistons
Pour les compresseurs à pistons, le taux de  compression HP/BP est lié essentiellement aux conditions externes utiles  en amont (évaporateur) et en aval (condenseur). 
Pour rappel :
- Le clapet d'aspiration côté évaporateur (BP) ne s'ouvrira que pour autant que la pression à l'intérieur de la chambre de compression (au point mort bas) soit inférieure à celle dans la tuyauterie d'aspiration.
 - De même, le clapet de refoulement côté condenseur (HP) ne s'ouvrira que pour autant que la pression à l'intérieur de cette même chambre e compression (au point mort haut) soit supérieure à celle régnant dans la conduite de refoulement.
 
En général, les compresseurs à pistons, pour des raisons mécaniques et d'étanchéité, n'admettent que des taux de compression de l'ordre de 8 voire maximum 10. 
On en déduit que :
- pour les applications à froid positif (température d'évaporation de l'ordre de -3 à -14°C), les compresseurs mono étagés suffisent dans la plupart des cas.
 - à l'inverse, pour les applications à froid négatif (température d'évaporation de l'ordre de -30 à -38°C), les compresseurs biétagés sont utilisés.
 
Le rendement volumétrique
A une vitesse donnée, un compresseur est garanti par  un volume balayé; c'est une des caractéristiques de la plaque  signalétique. Mais en réalité, pour certains compresseurs tel que celui à  piston, le volume réel aspiré est inférieur au volume balayé. Le taux  compression influence fondamentalement l'écart entre le volume réel et  le volume balayé, cet écart augmentant avec l'augmentation du rapport  HP/BP. 
Le rendement volumétrique exprime le rapport entre  le volume réel et le volume balayé. Ce rendement volumétrique souvent  exprimé en fonction du taux de compression est différent pour les  compresseurs à vis et ceux à piston. 
Les compresseurs à vis
Étant donné que les compresseurs à vis ont un espace  mort pratiquement inexistant, le rendement volumétrique de ces machines  est assez bon même à des taux de compression élevés.
A titre d'exemple,  Le graphique ci-dessous illustre l'abaque que  fournissent les fabricants de compresseurs à vis. Même si le taux de  compression en croissant dégrade le rendement volumétrique, pour un rapport HP/BP de 12, le rendement volumétrique est toujours de 80 %.  Le rendement volumétrique se dégrade lorsque la pression en aval  augmente pour la simple raison que le reflux des gaz de refoulement vers  l'aspiration augmente aussi.  
  | 
Les compresseurs à pistons
Le rendement volumétrique est donné par la relation suivante :
Cette formule est empirique et permet d'évaluer le rendement volumétrique avec une bonne approximation. 
A titre d'exemple,  Aux mêmes conditions de fonctionnement que le  compresseur à vis ci-dessus, le rendement volumétrique d'un compresseur à  pistons est de :   | 
Pour les compresseurs à pistons, le volume balayé est défini par la relation suivante :
Vb = (  Où : 
  | 
On voit tout de suite que pour assurer un volume  réel équivalent au volume nécessaire à fournir la puissance frigorifique  utile, le compresseur devra tourner plus vite toute autre chose restant  égale. Par conséquent, la consommation électrique du moteur entrainant  le compresseur sera plus importante et défavorable, à puissance  frigorifique utile égale, à la performance énergétique du compresseur. 
Vue globale
La puissance frigorifique à atteindre constitue un  critère de choix classique de départ, mais la sélection d'un compresseur  demande une vue globale sur les typologies disponibles en fonction de la puissance frigorifique et sur  le mode de régulation de puissance. Un camion peut être très  performant, mais s'il est trop puissant, il n'atteint pas la performance  de 2 camionnettes... 
Dans le tableau synthèse de sélection, on trouvera les deux critères rassemblés. 
Choix du type de compresseur | 
Il existe de nombreuses technologies de conception des compresseurs.
Systèmes et composants   | 
Pour aider à la sélection, il est possible de les regrouper par "familles" et d'en tirer leur propriétés communes selon :
- le mode de compression;
 - l'association moteur-compresseur.
 
Mode de compression
On distingue les compresseurs par le mode de compression :
- Les compresseurs volumétriques;
 - les compresseurs centrifuges;
 
Les compresseurs volumétriques
Compresseur à vis. (Source Bitzer).  | Compresseur scroll. (Source Copeland).  | 
Compresseur semi-hermétique à piston.
(Source Bitzer).
(Source Bitzer).
La compression du fluide frigorigène se fait par  réduction du volume de la chambre de compression. Il existe des  compresseurs à piston, à vis, à spirales (compresseurs scroll) et des  compresseurs rotatifs. 
Le compresseur centrifuge
La compression du fluide est créée par la force  centrifuge générée par une roue à aubes. On parle de turbocompresseur.  Les turbo-compresseurs sont souvent choisis dans des applications  industrielles de grosses puissances. 
Association moteur-compresseur
On les distingue également par l'association moteur-compresseur : 
Le compresseur ouvert
Le moteur est dissocié du compresseur et raccordé  par un manchon ou une courroie. L'accès aux différents éléments est  possible pour réparation et la vitesse de rotation est modifiable en  changeant la poulie du moteur. Mais ces deux avantages (fort  théoriques...) ne compensent pas le défaut majeur de l'existence d'un  joint d'étanchéité rotatif à la traversée du carter par l'arbre. Ce  joint, qui doit être lubrifié pour assurer l'étanchéité, est source de  fuites... inacceptables aujourd'hui dans un contexte "zéro-fuite" de  fluide réfrigérant.  
Le compresseur hermétique
Le moteur et compresseur sont enfermés dans une même  enveloppe. Le joint tournant disparaît et avec lui le risque de fuite.  Mais des contraintes nouvelles apparaissent, dont le fait que le  refroidissement du moteur est réalisé par le fluide frigorigène  lui-même. Cet échauffement est préjudiciable au cycle frigorifique  puisque la température à l'aspiration du compresseur augmente. De plus,  si le moteur vient à griller, c'est l'ensemble du circuit frigorifique  qui sera pollué : un nettoyage complet du circuit doit être réalisé si  l'on veut éviter de nouveaux ennuis. En cas de problème, il n'est plus  possible de réparer... Dès lors, un organe de sécurité contre la  surchauffe (Klixon) est incorporé. Grâce à cette sécurité thermique,  montée dans les enroulements du moteur ou sur ces derniers,  l'alimentation électrique sera coupée lors d'une surchauffe du moteur.  
Le compresseur hermétique est couramment utilisé  pour les petites et moyennes puissances : climatiseurs, armoires de  climatisation, pompes à chaleur, ...  
Le compresseur semi-hermétique
qui réalise un compromis entre les deux produits  précédents. Il tente de bénéficier des avantages du groupe ouvert (accès  aux mécanismes) et du groupe hermétique (limitation des fuites). Mais  l'étanchéité reste imparfaite (nombre de joints non négligeable) et le  prix est sensiblement plus élevé que pour le compresseur hermétique.  
Comment choisir ?
Machines tournantes ?
Globalement en climatisation et réfrigération industrielle, la tendance actuelle est :
- à l'abandon des machines à mouvement alternatif (compresseur à pistons),
 - au développement des machines tournantes, à came rotative, à spirale rotative (scroll) ou à vis.
 
Le compresseur à vis. (Source Bitzer).  | Compresseur scroll. (Source Bitzer).  | 
Les avantages et inconvénients :
(+) 
 (-) 
  | 
Machines alternatives ?
Le compresseur semi-hermétique à piston (source Bitzer).
Les spécialistes du froid alimentaire dans la  distribution quant à eux continuent de préconiser les compresseurs à  pistons semi-hermétiques. 
Les avantages et inconvénients :
(+) 
 (-) 
  | 
En matière d'environnement
On choisira des compresseurs hermétiques ou  semi-hermétiques pour atteindre l'objectif zéro-fuite de fluide  frigorigène, objectif qui sera un jour ou est déjà obligatoire au niveau  réglementaire.  
Suralimentation des compresseurs à vis
Le fonctionnement technique de la suralimentation  dépasse la portée de nos propos, mais le principe de base consiste à  injecter une quantité de fluide frigorigène supplémentaire dans le  compresseur, à une pression intermédiaire entre la pression de  condensation et d'aspiration.  
La puissance frigorifique en est nettement améliorée alors que la puissance absorbée n'augmente que légèrement. 
Le dimensionnement du compresseur | 
Dimensionnement classique du compresseur
La puissance de la machine frigorifique a été  dimensionnée pour répondre aux conditions de fonctionnement extrêmes  (période de canicule), sans compter les surdimensionnements liés aux  incertitudes d'utilisation des meubles et des chambres frigorifiques. 
Généralités
La première économie consiste à évaluer au plus près  la puissance frigorifique nécessaire, car la machine frigorifique  s'adapte mal aux bas régimes. Chaque palier de diminution de  25 % de la puissance frigorifique du groupe ne réduit la puissance  électrique absorbée que de 10 % en moyenne !  
Le dimensionnement courant du compresseur pour une installation de froid alimentaire est naturellement conditionné par :
- la puissance frigorifique à fournir
 - le type de fluide réfrigérant;
 - la température nécessaire à l'application au niveau de l'évaporateur (froid positif ou négatif, type de denrées à conserver, ...) et ce, dans des conditions optimales;
 - la température extrême qu'il peut régner au niveau du condenseur (température de l'air ou de l'eau selon le type de condenseur).
 
Une  température de condensation qui revient régulièrement dans le  dimensionnement classique est de l'ordre de 40°C; ce qui correspond,  compte tenu d'un "pincement" (caractérise le dimensionnement du  condenseur) de l'ordre de 8 K, à une température d'entrée d'air de 32°C.  Cette température d'air d'entrée correspond à une température  "caniculaire".  
Ce qui est terrible dans le froid alimentaire, par  rapport à la climatisation de bâtiment tertiaire où on pourrait tolérer  un certain inconfort momentané, c'est que les règlementations et normes  en matière de respect de la chaîne de froid sont très contraignantes (il  y a va de la santé des consommateurs) et imposent aux commerçants de  prendre les précautions qui s'imposent afin de respecter les  températures de conservation. En d'autres termes, le bureau d'étude  chargé du dimensionnement des compresseurs n'hésitera pas à prendre une  valeur de 40°C de température de condensation même si on observe des  températures d'air de l'ordre de 32°C quelques heures sur les  8 760 heures qui composent une année et donc de surdimensionner la  puissance des compresseurs. 
Froid négatif
On rappelle, de par les limites mécaniques des compresseurs à pistons, par exemple, que le taux de compression HP/BP ne peut pas dépasser en pratique la valeur de 8.  En froid négatif, le taux de compression HP/BP nécessaire pour assurer  au niveau de l'évaporateur des températures de l'ordre de -35°C implique  un taux de compression de l'ordre de 15. Ces applications demandent  donc de découper la phase de compression en deux étages. 
"Lorsque le taux de compression est trop élevé, on travaille plutôt avec deux étages".
Afin de réduire au maximum la taille (ou la  cylindrée) des compresseurs, la pression intermédiaire entre les deux  étages de compression doit être choisie de manière précise. La formule  suivante exprime l'optimum de la pression intermédiaire Pi :
Pi = ( HP x BP)0,5 [bars abs] Où : 
  | 
Différentes solutions existent pour étager le taux de compression HP/BP :
- deux compresseurs séparés sont placés l'un à la suite de l'autre (en série). Mais cette solution est coûteuse;
 - un compresseur biétagé monobloc permet d'atteindre des taux de compression importants avec l'avantage de n'investir que dans une seule machine.
 
Le choix de la régulation de puissance du compresseur | 
 Même  si la puissance frigorifique du compresseur est calculée au plus juste  pour une température de condensation raisonnable, il faut choisir une  régulation qui lui permette de répondre à des besoins frigorifiques  généralement beaucoup plus faibles que la valeur nominale et fluctuants  dans le temps.  
Diverses techniques de régulation sont possibles :  
- la régulation par "tout ou rien" (marche/arrêt ou pump-down),
 - la régulation progressive de la pression d'évaporation,
 - la régulation par "étages",
 - la régulation par cascades (ou "centrales"),
 - la régulation par variation de vitesse ou "INVERTER",
 - la mise hors service de cylindres,
 - le by-pass des vapeurs refoulement-aspiration,
 - l'obturation de l'orifice d'aspiration,
 - la régulation par injection des gaz chauds,
 - la régulation "par tiroir" des compresseurs à vis.
 
La variation de la puissance du compresseur
La variation de la puissance frigorifique de  l'application de froid alimentaire (puissance utile à l'évaporateur)  conditionne le fonctionnement du compresseur. Pour y répondre, comme le  compresseur est de type volumétrique, il doit adapter sa puissance en  faisant varier le volume de fluide frigorigène qui le traverse.  
A l'heure actuelle, classiquement, la solution consiste à faire varier la puissance du compresseur : 
- soit en créant une cascade entre plusieurs compresseurs (= compresseurs en centrales);
 - par variation de la vitesse du compresseur.
 
Cascade de plusieurs compresseurs
A partir du moment où la puissance frigorifique  devient importante (superettes, supermarchés ou hypermarchés), le choix  d'une centrale de compresseurs s'impose pour les raisons suivantes :
- fiabilité et sécurité d'alimentation en fluide frigorigène (ne pas "casser" la chaîne du froid) puisque les machines sont indépendantes;
 - modulation de la puissance frigorifique par enclenchement ou déclenchement successifs des différents compresseurs de la centrale.
 
La  variation progressive de la puissance est énergétiquement favorable  puisqu'aucune machine n'est dégradée dans son fonctionnement.  
Centrale de 3 compresseurs en parallèle.
Bien sûr, le coût d'investissement est plus élevé  que si l'on utilisait une seule grosse machine, mais imaginerait-on  d'installer une grosse chaudière sans prévoir une cascade pour reprendre  les faibles besoins de la mi-saison ? 
Un découpage de la puissance en étages est recommandé, tout particulièrement lorsque les variations de charge sont importantes.  
Il en résultera : 
Un gain sur les kWh (énergie) :
- car le "petit" compresseur alimentera un condenseur surdimensionné pour ses besoins, d'où une pression de condensation plus basse,
 - car le rendement du moteur du compresseur sera amélioré.
 - Une longévité accrue de l'installation par un fonctionnement plus régulier.
 - Une sécurité d'exploitation.
 - Un gain sur la pointe 1/4 horaire en kW (puissance), facturée par la société de distribution.
 
En  général, on établit les enclenchements en cascade sur base de  l'évolution de la pression d'aspiration de la centrale des compresseurs.  Le tout est temporisé de telle sorte que les compresseurs ne  s'enclenchent pas tous les uns à la suite des autres. 
La variation de vitesse du compresseur
Centrale positive avec variateur de vitesse des compresseurs.
(Source : Carrefour Mons).
(Source : Carrefour Mons).
C'est une autre solution avantageuse en plein  développement : soit un moteur d'entraînement à deux vitesses, soit un  entraînement à vitesse variable. Cette dernière technique est sans aucun  doute à recommander actuellement.  
Le régime de vitesse s'adapte à la puissance de réfrigération souhaitée.  
Par exemple, un variateur de fréquence génère une  tension dont la fréquence varie entre 20 et 60 Hz. S'il s'agit d'un  moteur prévu pour fonctionner à 1 500 tours à 50 Hz, il tournera entre  600 et 1 800 tours/min selon les besoins. 
Pourquoi la limitation à 20 Hz ? Un défaut de  lubrification du compresseur peut apparaît à basse vitesse, mais les  constructeurs améliorent les systèmes régulièrement et trouvent des  solutions.  
Cette technique de variation de puissance par la variation de vitesse du compresseur (encore appelée INVERTER) entraine : 
- Un meilleur respect des températures de conservation des denrées (bonne stabilité de la température à l'évaporateur, car régulation de la pression à l'aspiration du compresseur).
 - Un rendement énergétique supérieur aux autres techniques de régulation de puissance, car on ne détruit pas le rendement volumétrique, on givre moins (en chambre frigorifique), on limite les dépassements de consigne de régulation propre aux systèmes de régulation tout ou rien (liés au différentiel de régulation).
 - Une réduction du bruit et des vibrations.
 - Un cos phi élevé (entre 0,95 et 0,98), ce qui permet d'éviter des pénalités ou le placement de condensateurs de compensation.
 
Production électrique   | 
Le  supplément de coût (si un compresseur coûte 100, sa version avec  variateur de vitesse tournera entre 150 et 180) sera rapidement amorti  par l'économie d'exploitation. Il ne sera plus nécessaire de prévoir un  démarrage étoile-triangle" puisqu'un démarrage "en douceur" est réalisé  par le variateur. 
A priori, les différents types de compresseurs  peuvent être équipés de cette technique (excepté les petits compresseurs  hermétiques), mais s'il s'agit de greffer un variateur sur un matériel  existant, une consultation préalable du fabricant sera bienvenue (risque  de défaut de lubrification). 
Cette technique est également intéressante pour les  compresseurs à vis (énergétiquement plus efficace que la régulation par  tiroir), mais des troubles de lubrification et un échauffement du moteur  peuvent apparaître à vitesse réduite.  
La mise à l'arrêt de cylindres
Méthode assez répandue parmi les techniques de  découpage de la puissance, il est possible de jouer avec la mise hors  service des cylindres (ce qui peut s'adapter sur une installation  existante).  
Avantage : 
- pour éviter les pointes de courant de démarrage, il est possible de démarrer à vide le compresseur.
 
Inconvénients : 
- Ce réglage est énergétiquement moins favorable; les cylindres tournant à vide ont pour conséquence que, pour une puissance de réfrigération de 50 %, par exemple, la machine absorbe encore environ 65 % de la puissance d'entraînement.
 - La variation de la puissance n'est pas continue (sauts de puissance).
 - L'usure de la machine est pratiquement identique à vide ou en charge.
 
L'obturation de l'orifice d'aspiration
A cet égard, le réglage par un étranglement dans la  conduite d'aspiration n'est pas meilleur. On modifie alors la puissance  de réfrigération en agissant sur le débit du réfrigérant.  
L'injection des gaz chauds
 Quant au réglage de la puissance du compresseur par  injection des gaz chauds dans l'évaporateur ou à l'entrée du  compresseur, il faut le qualifier de "pur gaspillage d'énergie". Dans ce  cas, la puissance absorbée reste la même lorsque la puissance de  réfrigération diminue. De plus, ils provoquent un échauffement du  moteur. Dans la mesure du possible, il faut mettre ce système aberrant  hors service dans les installations existantes.  
C'est le compresseur qui travaille sur lui-même. On  pourrait tenter l'image suivante : une pompe remonte de l'eau de la cave  vers le rez-de-chaussée. Si l'eau vient à manquer, on risque de faire  caviter la pompe. Aussi, on décider de redescendre de l'eau vers la  cave, de réinjecter de l'eau supplémentaire à l'entrée de la pompe.  Ainsi, on est sûr que le débit de la pompe restera suffisant ! 
(A ne pas confondre avec le dégivrage par injection de gaz chauds, qui est par contre une technique très efficace de dégivrage).
Tableau synthèse de sélection
L'importance d'une mesure préalable ! La mise en place d'une régulation performante  demande de connaître la puissance effective nécessaire en fonction des  saisons. Aussi, si le choix d'un compresseur doit être fait en vue du  remplacement d'une machine existante, on placera un simple compteur  horaire sur l'alimentation électrique du compresseur actuel pour ainsi  connaître son temps de fonctionnement et donc la puissance moyenne  demandée. Cela permettra de mieux choisir la nouvelle machine  frigorifique. Si l'installation doit vaincre les apports d'une  machine spécifique à enclenchement discontinu, la puissance moyenne  peut être trompeuse : à certains moments, c'est la puissance totale qui  est demandée, et zéro le reste du temps... Idéalement, on enregistrera  la puissance demandée, en relevant en parallèle la source des apports  thermiques.  | 
Le  tableau de synthèse ci-dessous se base sur l'analyse des catalogues des  constructeurs de référence en matière de froid alimentaire positif et  négatif. Les compresseurs repris sont les plus couramment rencontrés  dans les commerces. Mais on notera que pour la plupart des installations  actuelles, le compresseur à pistons semi-hermétique est largement  choisi. 
Plages de puissance  (kW frigorifiques)  | Régulation adaptée   | |
Compresseur scroll   | de 1 à 40, ...  kW par compresseur (mais possibilité de puissance supérieure par mise en parallèle de compresseurs)  | Modulation de puissance optimale, par variation de la vitesse de rotation ou par mise en "centrale"   | 
Compresseur à piston   | ||
Ouvert  | de..., 2 à 100, ...  kW   | Etanchéité aux fluides frigorigènes insuffisante aujourd'hui   | 
Semi-hermétique  | de ...,2 à 60, ....kW   | 
  | 
Compresseur à vis   | de ...40 à 250 kW   | Excellente fiabilité et longévité  Modulation de puissance par "tiroirs" très souple,  de 100 à 10 %, avec une très faible dégradation du COP par la régulation  "par tiroirs", du moins au-dessus de 50 % de la puissance.   | 
Compresseur à pistons  | ||
Semi-hermétique bi-étage   | de ..., 6 à 60, ... kW  | Modulation de puissance optimale par mise en centrale   | 
Remarque.
Choisir un compresseur performant, c'est bien.  Le placer dans un environnement favorable, c'est mieux. En pratique, on  sera très attentif aux assembliers qui proposent 
"un échangeur + un compresseur + un échangeur".
"un échangeur + un compresseur + un échangeur".
L'ensemble forme une machine frigorifique,  certes, mais les pertes de charge liées aux échangeurs sont parfois très  élevées pour le compresseur, ce qui augmente fortement sa  consommation !
On choisira de préférence une installation globale, montée d'usine et dont le fabricant garantit la performance globale.  
Les critères acoustiques | 
En local technique
C'est le compresseur qui génère le plus de bruit, il  est donc toujours préférable de le placer en local technique lorsque  l'on dispose d'un espace suffisant, tandis que le condenseur refroidi  par air est placé en terrasse. Cette solution est la plus adaptée en ce  qui concerne la diminution des nuisances sonores vers l'extérieur du  bâtiment. 
Lorsque  les compresseurs sont placés en local technique, ils masquent tous les  bruits de détente ou de circulation interne des fluides dans la machine.   
Pour diminuer les nuisances acoustiques du compresseur, il faut mettre en place les dispositifs suivants : 
- Mettre un capot acoustique sur la machine.
 - Prévoir une dalle flottante équipée d'isolateurs à ressorts.
 - Placer des plots en élastomère entre la machine et la dalle flottante.
 
Si  le groupe évaporateur/compresseur est implanté au-dessus de locaux  occupés, on peut placer un matelas de laine de verre entre la dalle  flottante et le socle de propreté de la machine.  
N.B. : la suspension antivibratile des compresseurs ne  peut ne pas être suffisamment efficace, car les compresseurs sont  reliés aux autres éléments de façon rigide. Ainsi, on utilisera des  manchettes souples pour relier l'évaporateur aux canalisations du réseau  hydraulique.
En terrasse
Si on ne dispose pas d'un local de service,  évaporateur, compresseurs et condenseur seront placés en terrasse. Mais,  sur le plan acoustique, ce type de disposition est toujours à éviter.  
Dans tous les cas, il faudra éloigner au maximum les compresseurs de tous les plaignants potentiels.  
Remarquons que l'éloignement de la machine impose  des longueurs de canalisations plus importantes, ce qui peut avoir une  influence sur le dimensionnement des équipements (collecteurs, pompes,  ...) et augmenter le coût de l'installation. 
Il faudra éviter de placer les compresseurs à  proximité de parois qui pourraient augmenter sa directivité vers une  zone sensible. Au contraire, il faudra envisager de placer la machine de  façon à la cacher derrière un obstacle. Ainsi, en terrasse, on pourra  placer la machine derrière la cabine d'ascenseur ou profiter de la  présence de l'armoire électrique de la machine, par exemple.  
Remarque.
 Si la réduction des nuisances acoustiques est  un critère important, le placement d'un variateur de vitesse sur le  compresseur (qui se justifie déjà pour des raisons énergétiques) est  incontournable.
 Certains variateurs peuvent être paramétrés  pour "sauter" la(les) gamme(s) de fréquence(s) qui génère(nt) des  vibrations du compresseur (fréquences de résonance de la machine).  Simplement, il ne s'arrête pas sur ces fréquences critiques.
A  titre d'exemple, voici quelques niveaux sonores donnés par un fabricant  de groupes refroidisseurs de liquide (pression sonore mesurée à 10 m en  champ libre en dBA). - machines équipées de compresseur scroll hermétique :Puissance comprise entre 3 et 15 kW : 55 à 86 dBA  - machines équipées de compresseur à piston semi-hermétique :Puissance comprise entre 6 et 50 kW : 60 à 80 dBA - machines équipées de compresseur à vis : Puissance comprise entre 40 et 210 kW : > 60 dBA | 
Le choix de l'alimentation en "noyé" des évaporateurs | 
Le  choix de l'alimentation en "noyé" des évaporateurs associés à la  machine frigorifique permet d'optimiser les performances de  l'évaporateur par une augmentation significative de l'effet utile par kg  de fluide frigorigène. Pour autant que la conduite d'aspiration soit de  courte longueur et bien isolée, la surchauffe est faible. Par  conséquent, le débit massique est réduit au minimum et permet d'obtenir  des valeurs de performance énergétique meilleures.  
Dans la mesure du possible, le placement des  machines frigorifiques en hauteur par rapport à l'évaporateur permettra  de l'alimenter par gravité. C'est entre autre pour cette raison que les  commerces qui disposent d'une puissance frigorifique importante  préfèrent placer le local technique accueillant les machines  frigorifiques en toiture.